Ma Douleur, Ma Colère, Ma Haine, Ma Survie, Mes Pensées,

 



Au début de cette année 2015, je recommence ton site ma Véro.
Plus grand monde ne vient te voir sur ce site.
Aussi, je préfère ne dire que l'essentiel.
Tu me manqueras toujours ma Nounouche
J'aurai toujours de la peine à "avancer" dans la vie.
Je t'aime ma Nounouche.





Je pense à tous ceux qui m'ont aidée
D'une façon ou d'une autre
Avec leurs moyens
Qui m'aident encore au quotidien
Mais qui ne connaissent pas ce drame
Qui n'ont jamais vécu ce déchirement
Et qui, je le souhaite, ne le vivront jamais.


 je pense à eux
En me disant qu'ils ne peuvent que me soutenir
Mais ne pourront jamais comprendre tout à fait.
C'est trop dur
C'est impensable
Inimaginable


Je pense aussi à tous ceux qui se sont détournés de mon chemin.
Qui m'ont accablée de mots si injustes, allant jusqu'à me traiter de mauvaise mère, car la douleur était trop forte.
Je pense à tous ceux que je ne vois plus, que je n'entends plus. Ils ont préféré passer leur chemin.
Ils n'ont pas de coeur. Ils ne veulent pas tenter de dire un mot gentil.
A ceux là je peux leur dire tout simplement que

Cela n'arrive pas qu'aux autres malheureusement.
 et


que si vous souhaitez ma place

Je vous la donne

Immédiatement





J'ai beaucoup souffert, je souffre encore au quotidien.
Si je recommence ce site, c'est parce qu'il n'est plus trop vu.
Je vais donc à l'essentiel.
Mais je ne peux m'empêcher de crier ma colère.

Je ne pardonnerai jamais à ceux qui m'ont ignorée,
à ceux qui ont "profité" du départ de ma Véro
A ceux qui m'ont critiquée
A ceux qui n'ont pas voulu faire un petit effort.
Qu'ils ne se présentent pas sur mon chemin.

Au cours de ces années j'ai écrit quelques petits "poèmes", avec mes mots si simples et plein de douleur.



Ma fille, ma Véro que je n'ai pas assez eu près de moi...


 Ma fille,
Ma Véronique,
Ma Nounouche,
Je t'ai désirée,
J'ai eu beaucoup de peine à te porter, 
A te mettre au monde.
Ta grande soeur en a souffert,
Car je devais me reposer,
Pour ne pas te perdre.
Mais tu étais mienne,
Mon bébé.

Puis il a fallu partager,
Il a fallu admettre que tu grandissais,
Tu devenais enfant.
Mémé te gardait lorsque je travaillais,
Elle t'aimait,
Elle était fière de toi.
Elle aimait tant les enfants,
Elle qui a perdu ma soeur et mon frère,
Encore jeunes enfants,
Elle n'a pas survécu à ton départ.

Tu as encore grandi.
Devenue jeune fille,
Tu as connu l'amitié et l'amour.
Tu t'es éloignée de moi,
Encore une fois.

Que de regrets,
Que de larmes,
Que de remords.

Évitant de le dire,
Pour te laisser vivre,
Pour que tu ne déçoives pas les autres,
Je m'effaçais.

Lorsque passaient les jours,
 Sans toi,
Je ne pouvais que pleurer.

Trop peu de temps volé,
Pour une maman qui aurait souhaité,
Simplement voir sa fille,
Plus souvent.

J'étais fière de toi, oui,
Mais je ne le disais pas.
Je me faisais petite.

D'autres parlaient de toi,
Comme d'une fille exemplaire,
Une fille volontaire et qui travaillait bien.

J'aurais souhaité avoir ma fille, 
Tout simplement, 
Plus longtemps près de moi,
Partager tout ce dont peut rêver une mère.

Mais j'espérais, tout bas,
Qu'un jour viendrait,
Où tu serais femme,
Où tu pourrais me voir plus souvent,
Où tu déciderais seule,
Pensant un peu à moi.
Un jour où tu viendrais vers moi, un enfant dans les bras,
Où l'on pourrait enfin partager le bonheur,
Femme à femme
Mère à fille.

Mais ce jour m'a été volé.
D'autres ont pu profiter de ta présence
Et moi, de ton absence.

Le 29 avril 2002
Tu es enfin devenue mienne
A tout jamais.
Désormais les autres, les copains, les amis, continuent leur chemin
Et moi
Il ne me reste plus que ce site où pleurer
Qu'une pierre à fleurir
Que des photos à embrasser.

Tu es désormais à moi, rien qu'à moi.
Je suis meurtrie
Je suis aigrie
Je suis blessée à jamais
Je ne veux désormais
Ne rester qu'avec toi.

Les lauriers de ta réussite scolaire
Ne m'appartiennent pas.
C'est toi qui a travaillé
Nous qui t'avons donné les moyens de tenter
D'obtenir 
Ce que tu n'auras JAMAIS.




Celui-ci pour crier ma colère, pire, ma haine, envers ce que l'on a pu me faire, te faire, ma Nounouche.

Pas ma fille

Toi la vie
Méchante et sans soucis
Tu ne m'as épargné aucun mépris
Je crie
Je vais très mal, la vie
Mais tu en ris
Je lâche prise 
Je faiblis
Et tu ne me laisses aucun répit
Tu y prends plaisir
Toi la vie
Pense à ma fille
Pense qu'elle a payé de sa vie
Pense qu'elle n'est plus ici
Que ma vie est finie
Qu'il ne me reste plus que de la survie
Pour mes petits
Tu en profites la vie
Tu en jouis
Dis moi la vie
Crois tu que je vais tenir ainsi ?

Ne choisis pas ma fille
Ne touche pas à ma fille
La vie
Epargne la de cette ignominie
Tu sais la vie
Je ne veux pas 
Que son départ
Atroce et innommable
Fasse plaisir aux rapaces.
Je t'en supplie la vie
Ne touche plus à ma fille
Tu es méchante la vie
Depuis bientôt quatre ans tu prends plaisir
Tu jouis de ma douleur
Comme un rapace jouit de sa proie
Ne touche plus à ma fille
La vie
Ne touche plus à ma fille
Je n'arrive plus à vivre
Arrête ton jeu la vie
Arrête
Je ne saurais plus me maîtriser
Ne touche plus à ma fille.
Tu n'es plus mon amie
Je te haïs
Laisse moi la vie
Je n'arrive plus à écrire
Je vais faire un malheur
Arrête




Celui-ci pour ceux qui se sont protégés, en t'oubliant, ou tout simplement en m'ignorant.


Toi l'ami(e)...

Toi l'ami,
Tu t'appelles Cyril ou Juliette,
Eric ou Fany,
Toi l'ami,
Tu aimais Véro.
C'était
"Tu viens Véro"
"On organise une rando"
"On fête l'anniversaire d'un copain"
C'était aussi
"J'ai mal Véro, peux-tu m'écouter?"
"On s'assoit, Véro, écoutes moi, tu veux bien?"
Toi l'ami,
C'était aussi,
"Peut-on travailler ensemble, Véro?"
"Explique moi, as-tu un moment?"

Toi l'ami,
Tu as fait ton chemin,
Véro s'est arrêtée en route,
A l'apogée de sa réussite,
Tant méritée.
Toi l'ami,
Où es-tu maintenant?
Tu ne parles plus de Véro,
Pourquoi?

Lorsque l'on prononce son prénom,
Tes yeux sont embués,
Mais tu ne veux pas raconter,
Tu ne veux pas lui rendre hommage,
La faire vivre,
Par des petites anecdotes,
Que seul tu détiens,
Toi l'ami,
Tu préfères vivre pour toi,
Tu préfères avancer dans la vie.

Tu sais l'ami,
Véro ne peut plus,
Véro ne fait plus partie du présent,
Alors tu la chasses de tes pensées,
Tu l'abandonnes,
Toi l'ami,
Tu ne penses qu'à toi,
L'ami,
Quel sens donnes tu à l'amitié?
C'est quoi l'amitié pour toi?
Dis moi, l'ami,
Un sentiment bien éphémère, je crois,

Allez, sois heureux,
Toi l'INCONNU,
Vas, le futur t'attend...






Et parfois, souvent......


Il m'arrive parfois de vivre
Oui de vivre
Oh, plutôt, de survivre.
En pensant sans cesse à ma fille
A ma Véronique
Ma Nounouche
Ma Biche.

Je pense à elle sans me poser de questions
 Pensant en fait qu'elle est toujours là, présente
Présente quelque part, ailleurs
Qu'elle n'a pas le temps de nous joindre
Trop prise par son travail.
Qu'elle est heureuse
Comme toute personne de son âge
De son âge ...
Oui, car pour moi elle a maintenant plus de 31 ans.

Puis, au cours d'une discussion, entre nous
Son Papa et moi.
Un regard, une pensée, un mot, une phrase

" Nounouche s'est arrêtée en route "

C'est alors que tout s'effondre.
Que je réalise que plus rien ne sera jamais comme avant
Que ce que nous vivons au quotidien
N'est qu'une fiction
Que la réalité est bien plus loin
Bien plus cruelle
Bien plus injuste
Bien plus dure
Insoutenable.

C'est alors que je n'ai plus envie de rien
Plus envie de chercher un meilleur
Que je me dis que la vie est derrière moi.

C'est alors que je ne sais plus vers qui me tourner
Sinon vers les parents aussi désemparés que moi
C'est alors que j'ai honte de faire mal à mes autres enfants
Qui ont le droit de vivre
Qui voudraient avoir des parents souriants
A leur écoute.

C'est alors que je pense à tous ceux qui m'ont aidée
D'une façon ou d'une autre
Avec leurs moyens
Qui m'aident encore au quotidien
Mais qui ne connaissent pas ce drame
Qui n'ont jamais vécu ce déchirement
Et qui, je le souhaite, ne le vivront jamais.


 C'est alors que je pense à eux
En me disant qu'ils ne peuvent que me soutenir
Mais ne pourront jamais comprendre tout à fait.
C'est trop dur
C'est impensable
Inimaginable

C'est alors que je pense à ma propre Maman
A qui j'ai bien souvent dit " Regarde tes petits enfants "
Pensant apaiser sa douleur 
Cette douleur qui l'a usée jusqu'à son dernier jour
Celle d'avoir perdu deux de ses enfants, ma soeur et mon frère.

C'est alors que je me rends compte
Que je ne l'ai réellement comprise
Que le 22 avril 2002
Jour où le départ de notre Véronique
L'a persuadée qu'elle n'avait plus rien à accomplir sur cette terre.
Que la vie avait été trop dure avec elle.

Je ne sais pas, je ne sais plus
Je me sens dure, parfois, vis à vis des autres.
Dure de penser qu'ils ne pourront jamais comprendre
Dure de penser qu'ils ont la chance de vivre "normalement"
Ceux pour qui c'est le cas.
Dure de ne pas pouvoir toujours leur répondre comme ils le souhaiteraient
Car à ce moment là, mon coeur est en vadrouille.

Je ne comprends pas toujours ceux qui s'échappent
Car les mots leur manquent
Car ils pensent bien faire
En commettant parfois des maladresses
Bien involontairement
C'est si dur de trouver les paroles qui apaisent
Elles ne seront pas les mêmes pour une personne ou pour une autre.

Parfois je ne voudrais pas entendre parler du bonheur des autres
Car mon coeur va mal
Comme parfois je me rebelle si personne ne me parle de sa petite famille.
Je ne me comprends pas moi même.
Comment les autres personnes
Même les plus attentionnées 
Pourraient-elles savoir ce qu'il faut dire
Et à quel moment le dire ?

Ma vie n'est construite maintenant que de hauts et de bas
D'escalades et de chutes vertigineuses
De peur du lendemain
De projets que je n'arrive pas à tenir.

Ma vie passe par toutes les couleurs
Des couleurs lumineuses, pourtant éphémères,
Aux plus sombres, les jours de désespoir.

Je préfère vivre dans le déni
Car lorsqu'une telle conversation arrive brusquement
En une fraction de seconde
Je tombe
 
Dans le trou noir.

Je t'aime tant ma Véro. 





Et pour finir, lisez ce vrai poème, il résume tout.


JE VOUS EN PRIE
Ne me demandez pas si j'ai réussi à le surmonter
Je ne le surmonterai jamais

JE VOUS EN PRIE
Ne me dites pas qu'elle est mieux là ou elle est
Elle n'est pas ici prés de moi

JE VOUS EN PRIE
Ne me dites pas qu'elle ne souffre plus
Je n'ai jamais accepter qu'elle ait dû souffrir

JE VOUS EN PRIE
Ne me dites pas que vous savez ce que je ressens
A moins, que vous aussi vous ayez perdu un enfant

JE VOUS EN PRIE
Ne me demander pas de guérir
Le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser

JE VOUS EN PRIE
Ne me dites pas au moins vous l'avez eu 26 années
Selon vous, à quel âge, un enfant devrait mourir ?

JE VOUS EN PRIE
Dites moi simplement que vous êtes désolés

JE VOUS EN PRIE
Dites moi simplement que vous vous souvenez de mon enfant
de son merveilleux sourire
si vous vous rappelez d'elle

JE VOUS EN PRIE
Laissez moi simplement parler de ma fille

JE VOUS EN PRIE
Mentionnez le nom de ma fille


Véronique

Et voici mon poème préféré


Demain, dès l'aube


Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Victor Hugo



 



Sur la chanson de Lynda Lemay "Pas de mot"


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